D'origine Bavaroise, la famille Schnegg s'installe dans le Sud Ouest au début du XIX ème siècle. Gaston Schnegg naît en 1866 à Bordeaux.
Après avoir obtenu deux grands prix de sculpture de la Ville de Bordeaux, il rejoint Paris en 1887 dans la classe de Falguière à l'école des Beaux Arts où il y rejoint son frère aîné Lucien. Leur atelier commun devient le lieu de réunion de nombreux sculpteurs c'est "la bande à Schenegg" dont Lucien est l'élément moteur : Antoine Bourdelle, Charles Despiau, Robert Wlérick, Léon Ernest Drivier, François Pompon, Louis Dejean, Alfred Jean Halou, Charles Malfray, Auguste de Niederhausern-Rodo, Elisée Cavaillon, Henry Arnold, Jane Poupelet, Yvonne Serruys...Aprés la mort de Lucien en 1909, la bande continue de se réunir autour de Gaston.
En 1894, comme le veut la tradition, il doit se marier avec une épouse choisie par ses parents. Contre toute attente, il rompt ses fiançailles pour s'enfuir avec une belle jeune fille, simple couturière, qu'il rencontre quand celle ci vient faire essayer la robe de mariée à sa future épouse. Il rejoint Paris avec sa jeune épouse Madeleine Lydie Rousseau. Madeleine sera le modèle préféré de Gaston et avant le succès de son époux, c'est elle qui subviendra, avec ses travaux de couture, aux dépenses du ménage. Ils auront trois enfants; Pierre en 1896 et les jumeaux Jeanne et André en 1903.
Gaston Schnegg entre à la Société Nationale des Beaux Arts en 1895. Il y exposera jusqu'à sa mort. En 1900, il obtient la médaille de bronze à l'exposition universelle de Paris. C'est à cette époque qu'il commence à travailler avec Auguste Rodin et ce jusqu'en 1917, date du décès de Rodin. Au début de la guerre, Gaston et sa famille quittent Paris pour rejoindre une maison louée sur les bords de la Garonne à Quinsac. Ses jumeaux fréquentent l'école de Quinzac et Pierre l'ainé est élève à l'école Boulle, mais ce dernier est mobilisé et doit rejoindre le front.
Pierre Schnegg a 21 ans quand il disparait dans le carnage de la bataille du chemin des Dames en avril 1917. Son corps ne sera jamais retrouvé. Mais il n'est pas le seul disparu du village de Quinsac et une souscription est lancée par les habitants pour offrir à ces enfants perdus un témoignage de mémoire. Gaston Schnegg propose sa participation et offre son travail. C'est lui qui sculptera le monument aux morts inauguré en 1920. Une oeuvre sobre : un coq qui chante sur une couronne de laurier symbole de la France victorieuse qui remercie ses enfants, des armes déposées au pied d'un drappeau à l'arrière du monument et tout en haut un médaillon.
Ce médaillon, c'est le visage de Pierre son fils, le visage d'un enfant perdu parmi des centaines de milliers d'autres, le visage de sa terreur seul devant la mort.
Gaston Schnegg réalisera un seul monument aux morts, celui de Quinsac pour son fils Pierre.
Aprés la guerre, il continuera à sculpter et exécutera des oeuvres de commandes importantes. Puis atteint de maladie, il se consacrera à la peinture notamment à Lestiac où il vient passer son temps libre après les salons parisiens. Il meurt à Paris en 1953.
Sources : Document réalisé par Marine Schnegg en 2001 http://gastonschnegg.chez-alice.fr/index.htm#schnegg et photos de Langladure.
And to think I was going to talk to somoene in person about this.
Rédigé par : Jaydee | dimanche 07 août 2011 à 20h26