Albert Bartholomé (1848 à Thiverval-Grignon, Yvelines – 1928 à Paris), a sculpté en 1925 le monument aux morts de la commune de Crespy en Valois dans l'Oise en Picardie, celui ci représente une pleureuse. Mais son oeuvre la plus célèbre reste le monument aux morts du cimetière du Pére Lachaise à Paris.
Le 1er novembre 1899, au cimetière du Père Lachaise, est dévoilé le Monument aux Morts de Bartholomé. Le succès est immédiat et 98 000 visiteurs se pressent en cette seule journée de la Toussaint. C'est l'un des monuments les plus célèbres dans toute l'Europe jusqu'en 1914. Bartholomé avait commencé de concevoir son œuvre dès 1889. En 1895, il présente ce modèle définitif en plâtre au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts à Paris.
Ce gigantesque haut-relief disposé sur deux registres adopte la forme d'un mastaba égyptien. Au registre supérieur est évoqué le passage de la vie à la mort. Autour du couple, symbole de l'humanité, qui franchit la porte de la nuit éternelle, deux groupes de sept figures expriment "la protestation de l'être contre la destruction finale". En bas, deux gisants en travers desquels est jeté un enfant figurent la mort. Sur eux, une jeune femme incarnant "l'Esprit de vie et de lumière" étend les bras en un geste de bénédiction et de résurrection, comme pour illustrer l'inscription lithique qui donne son sens au monument : "sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre une lumière resplendit." Ecartant tout réalisme macabre comme toute conviction religieuse trop précise, Bartholomé s'efforce d'atteindre l'universel. D'une facture classique, son œuvre se caractérise par un modelé très franc et une grande clarté dans les formes et les attitudes. Ces principes l'ont fait considérer comme l’un des maîtres du "retour au style" à la fin du XIXe siècle.
Bartholomé réalisa d'autres sculptures :
La tombe de Honoré Champion (vers 1909) au Cimetière du Montparnasse.
Une pleureuse en pierre sculptée sur la sépulture de Henri Mailhac au Cimetière de Montmartre de Paris. Henri Mailhac est un auteur dramatique qui a collaboré avec Ludovic Halévy à de nombreux opéras-bouffes sur la musique d'Offenbach.
La tombe de la famille Pam au Cimetière de Montmartre.
Le monument de Jean-Jacques Rousseau, commandé en 1907 et inauguré en 1912 au Panthéon de Paris, composé de trois muses au centre (la philosophie, la Vérité, la Nature), à gauche la Gloire (couronne) et à droite la Musique.
La Vérité, la Philosophie et la Nature, groupe en plâtre, Paris, (musée d'Orsay).
La Gloire, plâtre, Paris, (musée d'Orsay).
La Musique, plâtre, Paris, (musée d'Orsay).
Un buste de femme, marbre, Paris, (musée du Petit Palais).
L' Adieu, 1899, marbre, Bruxelles, (Musées royaux des Beaux-Arts).
Le monument aux morts à Crépy-en-Valois dans l'Oise qui représente une pleureuse.
En fait, la statue de la Gloire du monument aux morts de Cormeilles est inspirée de la Gloire du Monument de J. J. Rousseau. Elle a été créée en 1920 et diffère notamment par sa coiffure. Elle a été choisie par d'autres communes, par exemple à Saint-Jean-d'Angély en Charente-Maritime (photographie dans Pon Charlotte. Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes. Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008 page 26).
Rédigé par : Véronique Dujardin | mercredi 05 novembre 2008 à 15h38
On peut citer une autre oeuvre pour Bartholome, la gloire, exposée au Musée d'Orsay.... cette allegorie est reprise dans le monument aux morts de Cormeilles en Parisis... Je ne sais pas si la statue faisait partie d'un catalogue, mais, pruderie du conseil municipal oblige, la Gloire , qui présente sa poitrine nue pour honorer Waldeck-Rousseau, est décemment habillée quand elle se mue en victoire sur le monument aux morts.
Rédigé par : hugues vessemont | vendredi 02 novembre 2007 à 10h31