Le caporal Henry Floch, gréffier de justice de paix à Breteuil (Oise) dans le civil, a été fusillé le 4 décembre 1914, avec les cinq soldats Blanchard, Durantet, Gay, Pettelet et Quinault. Les six fusillés seront réhabilités dès le 21 janvier 1921.
Après une attaque qui avait échoué et une retraite des troupes, ces six hommes, de la 19ème compagnie du 298ème R.I., furent tirés au sort parmi vingt-quatre soldats de deux escouades et exécutés pour l'exemple. Cette parodie de jugement fut pris à la suite des directives données au conseil de guerre par le général de Villaret pour "aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance".
Voici la lettre d'adieu de Henry Floch à sa femme Lucie:
"Ma bien chère Lucie, Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.
Voici pourquoi :
Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, et alors que nous finissions la soupe, des allemands se sont amenés dans la tranchée, m’ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade pour m’échapper des mains des Allemands. J’ai suivi mes camarades, et ensuite, j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi.
Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu’il y a dedans. Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l’âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l’embarras dans lequel je vais te mettre… Ma petite Lucie, encore une fois, pardon. Je vais me confesser à l’instant, et espère te revoir dans un monde meilleur. Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité. Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout.
Henry Floch "
Les anciens combattants du 298e RI, élevèrent un monument à la mémoire de leurs anciens compagnons. Il est inscrit sur le monument " Dans ce champs sont tombés glorieusement le caporal Floch, les soldats Blanchard, Durantet, Gay, Pettelet et Quinault, fusillés le 4 Décembre 1914, réhabilités solennellement par la cour de cassation le 29 janvier 1921- Hommage des anciens combattant du 298e RI à la mémoire de leurs camarades morts innocents victimes de l'exemple". |
le caporal Henri Floch était de Breteuil sur iton dans l'Eure et non dans l'Oise.
Rédigé par : tt | jeudi 11 novembre 2010 à 17h22
Après quelques livres sur la guerre 14/18 on peut comprendre certaines choses . A propos des fusillés pour l'exemple , ni aurait-il pas moyen de dégrader à titre posthume certains officiers voir de généraux coupablent, à mon sens, ni plus ni moins de meurtre? on ne peut pas refaire l'histoire, mais on en décors bien à titre posthume|
Rédigé par : Roland andré | lundi 03 novembre 2008 à 15h08