Ce jardin extraordinaire est à Vierzon dans le Cher. C'est une oeuvre du statuaire angevin Eugène-Henry KARCHER qui avait le projet de créer un jardin de la paix, aprés les massacres de la Grande Guerre . Il se situe sur un îlot entre le canal de Berry et l'Yèvre. Cet aménagement porte le nom de Square Lucien Beaufrère, Maire de Vierzon de 1929 à 1935. Mais c'est son prédécesseur Emile Péraudin qui lança le concours pour la réalisation du jardin, Beaufrère ayant assuré le suivi des travaux. Les Vierzonnais l'appelle également le Jardin de l'Abbaye, car il est situé sur les terres de l'abbaye bénédictine de Saint Pierre.
Cette réalisation est un témoin de l'époque "Arts Déco" de l'entre-deux guerre, caractérisé par les formes géométrique traditionnelle de l'Art déco et l'utilisation des dernières avancées technologiques : l'électricité (Ce jardin est le premier à être éclairé à l'électricité), le béton armée, la céramique, la ferronnerie... La composition centrale du jardin décrit une demi-lune symbolisée par des colonnes surmontées d'un lanterneau en ferronnerie. Son tracé est souligné d'ifs et de buis taillés, doublé d'une haie régulière de cotoneasters. Le jardin, le monument aux morts, l'auditorium, le kiosque à musique et le lavoir sont ceinturés par les "grilles de la paix" (photos ci dessus, vous pouvez cliquer dessus pour les agrandir et les admirer).
Le jardin est séparé par un tapis d'eau du monument aux morts, sculpture impressionnante dans la portée de son message : la nécessaire fraternité entre les peuples. Ce monument aux morts est l'élément principal du square. Il a été inauguré le 11 Novembre 1933 et il est, avec l'ensemble du square, classé monument historique depuis 1996.
En haut du monument, une berrichonne et ses enfants en hommage aux veuves et mères des morts de la Grande Guerre. Au centre deux colosses tentent de refermer la dalle qui doit scéller à jamais le glaive de la guerre.
Les bas reliefs présentent des scènes de la vie courante avant et aprés l'hécatombe de la guerre.
Celui de gauche présente la vie d'avant la guerre ; des familles entières un père, une mère, des enfants et des grands parents. Des scènes de la vie quotidienne : un paysan dans son champs, un ferronnier, une institutrice, des négociants...La vie de tout les jours laborieuse et active symbole d'une humanité sereine dans la paix.
Celui de droite se situe aprés la guerre : des femmes, des vieillards, des enfants ; des fleurs à la main errent dans un cimetière. Les hommes ; mari, père, fils sont morts.
La partie arrière du monument.
Les colosses, symbole de l'humanité, s'efforcent de refermer la dalle du tombeau de la guerre (un glaive symbole de la guerre se trouve dans ce tombeau).
Etonnant, tout ces lieux de mémoire bien loin des monuments revanchards et guerriers dont on nous abreuve habituellement.
Merci à vous!
Rédigé par : Florence | mardi 21 août 2007 à 20h09