On commence à parler de ce monument en 1922 quand, à l’initiative du maire du village, Jules Coutaud, SFIO (socialiste de l'époque), il est décidé d’ériger un monument.
Tous les villages de France (36 000) ont un monument aux morts. Pourquoi Gentioux n’en aurait pas eu un, d’autant que cette guerre a pris 58 jeunes à Gentioux. Jules Coutaud est maréchal ferrant, il est tout simple. Il a été gazé pendant la guerre. Pendant quatre ans, il a fait la Première guerre mondiale. Il en a marre de cette guerre et de toutes les guerres. Il veut un monument avec une signification forte. C’est un monument relativement simple avec une stèle sur laquelle est gravé le nom des 58 jeunes morts pendant la guerre. Il y a trois marches et tout en bas un écriteau ; « Maudite soit la guerre ». A côté, encore quelque chose d’important, c’est un orphelin en bronze habillé avec la blouse de l’écolier, un visage un peu triste ; il lève le bras en montrant les 58 noms qui sont gravés sur la stèle, comme s’il voulait se venger, se révolter des responsables de ces morts. Il faut savoir qu’en Creuse, il existe un sentiment pacifiste très fort car un très lourd tribut a été payé pendant cette guerre de 14/18, c’est un repère dans l’histoire du Limousin car il y a à peu près la moitié des appelés n’est pas revenue.
D’ailleurs, c’est à partir de ce moment là que le Limousin a commencé à perdre en nombre d’habitants. 58 personnes tuées dans un petit village de 370 habitants, vous imaginez. C’est affreux, c'est l'horreur.
Depuis 1989, le monument de Gentioux est inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques au titre de « lieu de mémoire » et que l’inscription « Maudite soit la guerre » est immuable.
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