Pour ce 11 Novembre, découvrons le monument aux morts de Capoulet et Junac en Ariège avec les photographies de Philippe Saget qu'il m'a gracieusement autorisé à utiliser.
C'est une oeuvre réalisée par le sculpteur Antoine Bourdelle. Elle a été mise en place à Capoulet à la demande de son ami Paul Louis Voivenel, alors maire de la commune.
Paul Louis Voivenel est né le 24 septembre à Séméac (65) et décédé le 9 juin 1975 à l'hôpital de Pamiers. Médecin avant-gardiste (en particuliers en neuropsychiatrie), médecin de l'État Major du général Joffre, journaliste, conférencier, écrivain prolixe, rugbyman... C'est par sa première femme, Marie-Louise Teulière, originaire de Capoulet, que P. Voivenel s'installe dans cette commune. Il refusa un ministère que lui proposait le maréchal Pétain en 1942. Il a été proposé pour le prix Nobel de Littérature en 1973.
Les trois têtes représentent la peur, la souffrance et la mort. Cette sculpture de Antoine Bourdelle a été exposée en 1899 sous le titre de La Guerre, les figures hurlantes. Elle a été créée dans le cadre du projet du Monument aux Combattants de Montauban (1895 - 1902). Finalement, non utilisée dans celui ci, cette sculpture a une existance indépendante et est installée à Capoulet-et-Junac comme monument aux morts. Elle est aussi exposée dans le musée parisien de la rue Bourdelle dans le quinzième. Pour des raisons de sécurité, la sculpture présente en bordure de route n’est qu’une copie, l'original étant conservé au Musée de Capoulet. Le monument a été inauguré le 17 novembre 1935 par le maréchal Pétain. Il a été classé Monument Historique le 6 Août 2007.
Émile-Antoine Bourdelle est l’un des plus grands sculpteurs français du début du vingtième siècle. Pourtant, en dépit de l’existence d’un musée parisien consacré à sa seule mémoire, de nombreuses facettes de son travail sont largement mésestimées voire ignorées, en particulier son activité d’enseignant. Bourdelle passe ainsi vingt années de sa vie, de 1909 à 1929, à prodiguer des conseils pratiques et à ouvrir l’esprit de plusieurs centaines de jeunes artistes.
Émile Antoine Bourdelle est né le 30 octobre 1861 à Montauban. Il quitte l'école à l'âge de 13 ans pour travailler, afin de l'aider, dans l'atelier d'ébénisterie de son père. S'orientant vers la sculpture, il décroche une bourse d'études à l'Académie des beaux-arts de Toulouse en 1876. Il suit ensuite peu de temps les cours de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il a pour maître Falguière.
En 1888, il réalise ses premières sculptures de Beethoven. Il opte pour la pureté et la rigueur des formes. Il devient un des précurseurs de la sculpture monumentale du XXe siècle qui suscitera l'admiration notamment d'Auguste Rodin . Bourdelle accueille de nombreux élèves qui seront, pour certains, tels Giacometti et Richier, des artistes majeurs de leur génération. Son influence dans le domaine de la sculpture en fut renforcée et Bourdelle sera bientôt considéré comme l'incarnation d'une césure esthétique, alternative fondamentale à la politique de tabula rasa des avant-gardes. Célébré de par le monde, il est plébisicté par ses contemporains, tels Anatole France et André Gide, ainsi que par les plus prestigieuses institutions muséales internationales, de Rome à Stockholm en passant par Bucarest ou Bruxelles.
Dès les années 1910 et jusqu'à la fin de sa vie, Bourdelle est chargé de la réalisation de commandes d'envergure, à l'image de la décoration du Théâtre des Champs-Élysées pour lequel il s'improvise également architecte, aux côtés d'Auguste Perret. Il est le créateur et le vice-président du Salon des Tuileries, et en 1924 est décoré commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur.
Antoine Bourdelle meurt au Vésinet dans les Yvelines chez son ami Rudier le 1er octobre 1929. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
Sources : Pour la vie et les autres oeuvres de Bourdelle http: http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Bourdelle et pour les photos du monument aux morts de Capoulet http://ps1.free.fr/Monuments-aux-Morts/.
Encore, encore...On en redemande des articles comme celui ci. Quelle force cette sculpture, elle exprime toute la souffrance des poilus.
A Caen, nous avons un parc de sculpture autour d'un château médéval; on y retrouve des oeuvres de Rodin, Bourdelle, Giacometti. Une jolie promenade : http://www.evene.fr/lieux/actualite/ouverture-parc-sculptures-chateau-caen-918.php
Rédigé par : Vincent Caminade | vendredi 16 novembre 2007 à 18h33