Depuis la nuit des temps, le châtaignier occupe les sols acides et granitique dans les zones de demi altitude du Limousin. Son importance est telle qu'il fut considéré comme le véritable arbre civilisateur, un "arbre à pain". Il servait bien sûr de nourriture (notamment de la farine) pour les hommes et les bêtes. C'est aussi un bois dur utilisé autrefois dans les ateliers de tonnellerie, dans les mines ou comme poteau ou piquet dans les vignes de part sa résistance. Il est toujours utilisé dans l'artisanat du bois, dans les petites charpentes... Par contre c'est un bois de chauffage moyen. C'est un arbre majestueux d'une hauteur d'environ 30 mètres et d'une longévité entre 500 et 1000 ans.
Aprés ces siècles de prédominance dans nos paysages, son exploitation décline depuis le début du XX ieme siècle. Trois raisons combinées en sont la cause : l'exode rural, la maladie de l'encre et la pomme de terre. Cette dernière plus facile a ramasser s'est peu à peu substituée dans l'alimentation des hommes et des bêtes au cours du XIX ième siecle. La maladie de l'encre elle, est apparue en France en 1860. Elle est propagée par des champignons dans le sol humide et elle décima la majorité des châtaigneraies. Aujourdhui les nouvelles variétés commercialisées sont issues de croisement entre des châtaigniers européens et asiatiques, ces derniers résistants à la maladie de l'encre. Il existe encore sur les terres du Moulin de Langladure, des châtaigners qui offrent des petits fruits trés bons.
La différence entre la châtaigne et un marron? Ecartons immédiatement le "marron d'Inde" fruit non comestible du marronnier, arbre d'ornement notamment de nos cours d'école et dont nos imaginations enfantines nous permettaient de multiples usages, avec à la clef quelques punitions pour les plus téméraires. Le marron est une châtaigne dont la chair blanche n'est pas cloisonnée par le "tan", cette fine peau, beige et amère qui la recouvre.
Pour les consommer, la façon la plus simple c'est de les griller. Il suffit pour cela de les entailler légerement et de les mettre au feu dans une poêle trouée. A défaut, les griller au four une vingtaine de minutes. Elles peuvent également être cuites à l'eau, une quinzaine de minutes. Un fois grillée, on les mange ainsi. On peut aussi les mettre décortiquées dans une salade de frisée, les mélanger à des girolles ou des cèpes sautés, d'un peu de jambon cru poêlé et quelques noix, le tout assaisonné d'une vinaigrette légère.
Elles sont aussi appréciées en accompagnement : les châtaignes déja blanchies mises à cuire autour d'un roti de veau ou de porc vont confire lentement avec la viande et seront bonnes comme des friandises. Elles accompagnent à merveille le boudin blanc ou noir.
A la Limousine : chou rouge taillé en lanières et doucement étuvé, revenu à la poêle avec des chataignes braisées et des lardons. Le chou rouge peut être remplacé par des choux de Bruxelles.
En confiture : il faut faire un sirop avec un verre d'eau pour un kilo de sucre, au premier bouillon, on ajoute un kilo de châtaignes pelées. On laisse cuire jusqu'à ce que les fruits se délitent.
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